Ilann Vogt

Plasticien / Tisserand

Démarche

« Jour après jour, j’assemble des textes découpés en lamelles pour réaliser des tissages en papier de toute taille, suivant la longueur de l’oeuvre tissée. De L’Éternité d’Arthur Rimbaud à La Recherche du temps perdu de Marcel Proust, en passant par L’Odyssée d’Homère ou La Métamorphose de Franz Kafka, mes productions couvrent l’histoire de la littérature mondiale pour composer une bibliothèque idéale mondiale et humaniste où le texte a à voir avec l’image. Dans un travail artisanal, presque monacal, je fais face aux livres dans la solitude de mon atelier pour les transfigurer en toiles de signes devenus abstraits et pourtant d’une accessibilité directe.

Habité par le mythe de Pénélope, des moires et des cosmogonies Dogon, je travaille à la main fil après fil à l’émergence d’une texture, d’une matière qui serait récit, temps et voir, avec la conscience que le travail d’une oeuvre est avant tout le travail d’une vie, et que je pourrais réaliser autant d’oeuvres qu’il existe de livres, multipliant inlassablement les pistes de l’imagination. »

“Day after day, I assemble texts cut into strips to make paper weavings of all sizes, according to the length of the woven work. From Arthur Rimbaud’s ‘Eternity’ to Marcel Proust’s ‘In Search of Lost Time’ and Homer’s ‘Odyssey’ or Franz Kafka’s ‘The Metamorphosis’, my productions cover the history of world literature to compose an ideal and humanistic world library where the text goes with the image. In an artisanal, almost monastic way, I work with books in the solitude of my studio to transform them into canvases of characters that have become abstract and yet are directly accessible.

Inhabited by the myth of Penelope from the Dogo moires and cosmogonies, I work by hand, thread by thread, on the emergence of a texture, of a subject that would be a narrative, time and view, with the awareness that a work of art is, above all, the work of a life and that I could produce as many works as there are books, tirelessly multiplying the tracks of the imagination.”